crétin premier a écrit : ↑13 nov. 2022, 20:32
Page 269, Boudet indique que les eaux thermales de RLB contiennent principalement (entre autres) du sulfate de fer... Or le tableau figurant page 270 n'en fait pas état et il faut aller page 273 pour en trouver uniquement dans les eaux de la source du cercle...
Ce sulfate de fer, le
vitriol vert des alchimistes associé au cercle a peut-être une signification que j'ignore...
J'aurais bien besoin d'être éclairé...
En la "matière" cher C1, toutes les dénominations changent selon les temps et les lieux. Il faut d'abaord distinguer l'alchimie en tant que "philosophie de la Nature" de la "chrysopée" qui concerne les transmutations métalliques exclusivement. Dans le premier cas les substances sont toujours nommées analogiquement, exemple fameux le mercure n'est pas celui des thermomètres, mais "une eau qui ne mouille pas les mains". Oublie le "vitriol vert des achimistes", car tu trouveras au mieux un Lion Vert, ce qui ne t'aidera pas vraiment !
Mais puisque ce sont les sels qui t'intéressent, P. P. sur ce point a joué subtilement avec les termes.
Dans L'Or de Rennes, un extrait d'
un vieux mémoire est cité, sans autre précision, ce qui ne peut qu'aiguiser la curiosité :
"... Quant aux sources de Rennes-les-Bains, dont nous avons déjà parlé, un vieux mémoire nous apprend que “ de temps en temps, sort des eaux du bain le mercure : on en tire le sel alcali, le véritable nitre des alchimistes ; ses eaux contiennent aussi un peu de bitume “.
C'est évidemment du texte de l'abbé Delmas qu'il s'agit :
"On voit sortir de temps en temps de ses eaux des bains du mercure, le minérale qu'on en retire est un sel alqualy qu'on peut appeler le véritable nitre des entiens, on le cognoist en ce qu'on voit qu'il fromante et bouilhonne avec les asides qu'on y mesle comme l'esprit de vitriol du souffre et autres..."
L'abbé Delmas ne parle évidemment pas du "nitre des alchimistes" car celui-ci est volatil, alors que "le véritable nitre des entiens" est équivalent au salpêtre que l'on voit sur les vieux murs, il appartient à l'ancienne classe des "alcalis".
« En convenant que tout ce que les Philosophes disent de sublime au sujet du Nitre est vrai, il faut en même temps convenir qu'ils entendent parler d'un Nitre aérien, qui est attiré en sel plus blanc que la neige, par la force des rayons du Soleil e de la Lune, par un aimant qui attire l'esprit invisible ; c'est là la magnésie des Philosophes… » * (M. de Grimaldy)
Quant au cercle dans le contexte :
Le grand mystère de ce sel des sels consiste dans la croix : les anciens sages ont été des trompeurs envieux, quand il ne lui ont donné qu'une origine céleste, en le dépeignant par un cercle et une ligne perpendiculaire , car il renferme aussi la ligne diamétrale, de sorte que ces deux figures, qui sont infailliblement dans le nitre, font la figure du verd de gris des sages, c'est-à-dire la croix entière et parfaite dans le cercle ,figure qui est le commencement et la consommation de tous
les mystères de la nature : car ayant les quatre éléments, plus de feu et d'air que d'eau et de terre, il doit par conséquent les représenter aussi par sa figure...
. (Hortulus Sacer)
L'abbé, selon moi
, se réfère exclusivement à la chimie dans le sens où nous l'employons (seulement depuis Lavoisier), ce qui doit simplifier considérablement tes recherches, sinon il te faudra quelques années d'étude pour séparer le bon grain de l'ivresse.