En ce jour de la saint Béranger, quelques remarques et réflexions sur le "roman" L'Or de Rennes :
L'analyse littéraire des ouvrages signés De Sede montre un ensemble de procédés basés sur la répétition de mots-clés auxquels s'ajoute chaque fois une composante hermétique. Cela impliquant plusieurs niveaux de lecture - un même signifiant pouvant pointer vers plusieurs signifiés, un "Avertissement" fut placé en exergue de L'Or de Rennes, ainsi que deux textes sur "l'art de lire" en tête du chapitre 3 "Les barbiers de Midas" qui permet d'élucider tous les mystères... à la condition première que le langage employé apparaisse comme "lieu" de la révélation.
Voici quelques exemples, parmi des dizaines, de message de type subliminal dans L'Or de Rennes :
Il est écrit que "Bérangère Saunière rendit l'âme le 22 janvier 1917, âgé de soixante-cinq ans. On exposa son corps sur le chemin de ronde, drapé dans une couverture à pompons rouges. Tout le village défila pour lui rendre un dernier hommage. En souvenir, chacun coupait un pompon et l'emportait. Il repose dans le cimetière où il avait passé tant de nuits à effacer une épitaphe. Plus personne ne vient fleurir sa tombe, jalousement protégée par les ronces."
Cette bizarre pratique funéraire semble se référer à une tradition maçonnique ou compagnonnique que je ne connais pas, toute information sur ce sujet est bienvenue. Que la tombe de l'abbé soit environnée de ronces, ce qui est bien sûr faux, peut apparaître comme une forme poétique : les ronces de l'oubli. Gardons à l'esprit ces deux mots : pompon et ronces.
"Devant la porte du château, jaillit un mûrier séculaire : ses fruits en forme de cœur font, à qui les cueille, une main de stigmatisé."
L'image mystico-poétique est forte ! La note de bas de page signale que le mûrier fut introduit en France par Clement V, c'est de la Pape de l'affaire des Templiers. Et les mûres poussent sur les ronces. Retenons l'expression "fruits en forme de cœur"
"Cette époque avait sa Callas : elle s'appelait Emma Calvé. Elle était d'une grande beauté. Elle avait débuté neuf ans plus tôt dans le Faust de Gounod..."
On apprend que la rencontre de Saunière et la cantatrice a certainement eu lieu chez Debussy ! Retenons : Faust
Quelques pages plus loin :
"Qui donc aurait pris appui sur ces appétits désordonnés mais bouillants de vie pour damner Béranger Saunière ? Quel Mephisto déguisé en Faust ou en Pomponnet (les deux chiens de l'abbé) aurait dérobé à son profit tout ce qui lui restait d'esprit d'enfance ?"
Lors de l'accusation de trafic de messes portée par Mgr de Beauséjour ce dernier aurait confié "à l'un de ses amis, Mgr de Cabrières : "Il me fallait ce prétexte, mais je n'y ai jamais cru."
Or, au XVIIe siècle l'hermétiste Pierre Borel invente l'histoire du manuscrit Flamel qu'un M. de Cabrières disait détenir dans son château :
https://books.google.fr/books?id=sJBbAA ... es&f=false
Et la phrase qui suit immédiatement les propos du prélat est "consacrée" à la châtelaine de Cabrières ! " On affirme que la fortune du curé provenait de la générosité d'Emma Calvé. Cette explication n'est pas plus vraisemblable que la précédente : en effet, bien que notoire, la liaison avec la cantatrice fut intermittente. Une rencontre à Paris, quelques séjours d'Emma à Rennes et c'est tout.
(Alors qu'auparavant De Sede avait écrit que "leur liaison, au vu et au su de tous, devait durer des années.")
A SUIVRE
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