Rodès est une commune de 1811 hectares, qui s'étend du nord au sud sur plus de huit kilomètres, depuis le plateau de Ropidera jusqu'au Mas de l'Escapa, près de Glorianes. Son territoire est nettement séparé en deux parties par le lit de la Tet, qui traverse la commune juste au nord du village, en empruntant l'impressionnant défilé de la Guillera.
Au nord, nous sommes en terrain granitique, sur le massif de Quérigut-Millas : le territoire est aujourd'hui dépeuplé, mais il possédait au moyen âge son village et son église (Les Cases), juste en contrebas du plateau de Ropidera où subsistent les restes de nombreux mas et bergeries.
Au sud, après avoir longé le Riu Fagès, affluent de la Tet lui-même composé des eaux des rivières de Motzanes et de Croses, on s'élève très vite vers des collines schisteuses, premiers contreforts des Aspres. C'est là que se trouve l'ermitage de Domanova, surplombant l'ancien village médiéval de Croses, aujourd'hui disparu.
Le village de Rodès s'est construit après le XIe siècle en contrebas d'un château édifié à cette époque, dont il reste encore d'imposantes ruines. Précisons qu'à partir de Rodès on se trouve en Conflent, le col de Ternère servant de limite entre Roussillon et Conflent.
Communes limitrophes : Trevillach, Tarerach, Arboussols, Vinça, Rigarda, Glorianes, Boule d'Amont, Bouleternère, Ille-sur-Tet, Montalba-le-Château.
Première mention en 1068 sous la forme castellum Rodenis, puis castellum Rotenis, Rodes à partir de 1153, Roders vers 1375. Les formes Roders et Rodés ont coexisté pendant plusieurs siècles, avec parfois l'intrusion d'un h parasitaire (Rhodés, 1750).
De nombreuses étymologies ont été proposées, la plus généralement admise étant le latin rota (= roue ou meule de moulin). Il s'agirait donc d'un lieu où l'on fabriquait des meules, d'un endroit caractérisé par son moulin (le moulin de Ropidera se trouvait au moyen âge sur la rive gauche de la Tet), ou encore d'un toponyme ayant le sens de "rocher arrondi".
Domanova signifie bien sûr la "maison neuve", et Ropidera est un dérivé du latin rupes (= rochers).
Les prospections menées par Yves Blaize ont permis de récolter sur les terrasses de la Tet un important outillage préhistorique datant du Mindel, soit il y a environ 600.000 ans. Autant dire que la présence humaine à Rodès est attestée depuis des temps très reculés, avant même l'apparition de l'homme de Tautavel.
Par la suite, chose curieuse, les vestiges se font plus rares : aucun souvenir de l'époque romaine, sinon la quasi-certitude que la vallée de Motzanes fut traversée par la Via Conflentana, voie romaine au long de laquelle s'étaient constitués de petits noyaux industriels où l'on traitait le minerai de fer extrait plus au sud. La période d'occupation wisigothique a laissé quelques traces, avec les restes d'un cimetière entre le Camp de l'Oratori et la colline de Domanova.
A l'époque carolingienne, le village de Rodès n'existait sans doute pas. La population était concentrée au sud au village de Croses, qui deviendra ensuite Domanova (première mention en 942). Au nord elle se groupait à Ropidera, les restes du village étant encore visibles aujourd'hui. La construction du château de Rodès a semble-t-il draîné vers celui-ci la population de Croses et de Domanova, ce dernier lieu devenant ensuite un ermitage. Par contre, Ropidera a continué d'exister en tant que village indépendant jusqu'au XVIe siècle : c'est là que s'étaient installés au XIVe siècle les pillards issus des Grandes Compagnies de du Guesclin, semant la terreur dans tous les villages voisins.
La seigneurie de Rodès était détenue au XIe siècle par une famille dite de Domanova, puis par le vicomte de Canet et la famille de Perellos, avant d'aboutir au XVIe siècle dans les mains des Perapertusa, barons de Joch et de Rabouillet et seigneurs de nombreux villages. Ces derniers conserveront la seigneurie jusqu'à la Révolution.
L'église paroissiale : Dédiée à la Vierge (N.D. de l'Assomption), elle était autrefois placée sous le patronage des deux saint Jean. Construite sans doute au XIIe siècle, elle fut d'abord chapelle, et ne devint église paroissiale qu'à partir de 1571. Elle a été profondément transformée aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec déplacement du choeur vers l'ouest et transformation de l'ancien chevet en clocher-tour.
Outre le maître-autel, oeuvre assez hétéroclite, on notera le retable du Rosaire, datant du début du XVIIe siècle et composé de panneaux peints : st Dominique et ste Catherine de Sienne y sont entourés des saints François et Antoine. A signaler également plusieurs autres oeuvres des XVIIIe et XIXe siècles.
Il y a eu aussi des miracles
http://jeantosti.com/histoire/domanova.htm
Les seigneurs de Canet ont été en possession de Rodès , tout comme les seigneurs de Perepertusa ....
https://www.les-pyrenees-orientales.com ... /Rodes.php
L'assomption est une théophanie qui béatifie la personne qui monte au ciel .... donc N.D de l'Assomption = Béate Maria ...
Reste qu'il peut y avoir confusion , tout comme Redensis et Rodensis , Reddis et Roddis ou Rodhes ou Radhes ... tout dépend de l'époque et des fautes du copiste , ou de l'arrangement qui a été fait entre seigneurs et copistes ... on l'a vu , beaucoup de faux ont été faits à une époque où personne n'allait réclamé , parce que certains territoires étaient complètement dépeuplé .
On ne peut s'empêcher de faire un parallèle entre RLC et Rodès , il y a beaucoup de similitude et de points communs ....
Reste que St Pierre de RLC relevait d'une abbaye à l'origine et c'était au Xème siècle .Cette église a un emplacement bien expliqué dans les possessions de la dite abbaye .
"A l'école ils m'ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand . J'ai répondu heureux . Ils m'ont dit que je n'avais pas compris la question , j'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie" ... John Lennon